Pôle d’attraction pédagogique positivement durable
7 août 2015Le changement climatique : comprendre ses causes et ses conséquences pour mieux réagir
14 août 2015De notre propre expérience ou celle partagée avec nos confrères, le local reste la préoccupation principale d’un projet de création d’une recyclerie/ressourcerie sur un territoire.
Cette problématique est généralisée, tout en étant plus prégnante en milieu urbanisé en raison du coût au mètre carré. Partout ou l’opportunité d’une friche industrielle s’est présentée, de belles initiatives ont pu voir le jour (Recyclerie de Pessac sur Dordogne 5 000 m2), profitant d’une surface bâtie adaptée aux fonctions élargies d’une ressourcerie, qui a un besoin essentiel d’espace pour être efficace.
La question reste tenace à chaque création : comment la charge peut être supportée et comment les investissements structurels sont financés dans un principe non lucratif ? Les exemples sont divers, pourtant ces dernières années, un nombre croissant de collectivités ont fait le choix de considérer, au regard des valeurs sociales et environnementales de l’activité, qu’il était dans leur mission de résoudre la question du local, comme il serait fait pour une déchèterie, une ludothèque ou un équipement sportif.
Cette compétence foncière des services est incomparable en termes de résultats pour impliquer des partenaires financeurs comme l’Europe, la Région, le département, l’ADEME… Ce chantier résolu, l’évaluation et les objectifs du travail à produire sur les volets de la prévention, du réemploi, de la réutilisation et du recyclage peuvent être confiés sereinement à une ou plusieurs associations.
Nous avons eu le plaisir de visiter 2 structures ayant profité de projets architecturaux adaptés à leur contrée, suivant chacune une logique de financement très comparable. En effet, la Communauté d’Agglomération des Portes de l’Essonne a réhabilité un bâtiment existant, totalement étudié pour la ressourcerie portée par la Régie de Quartiers, pour un montant total de travaux de plus de 2 million d’euros dont la collectivité de tutelle propriétaire a vu sa part réduite à 25%.
Plus proche de nous, à l’Ile d’Oléron en juin 2015, un bâtiment neuf, spécialement conçu pour la ressourcerie Océan est sorti de terre pour un montant d’un peu plus de 2 millions d’euros dont la part revenant à la collectivité propriétaire est de 55%. Cette réflexion sur le bâti conduit systématiquement à élaborer des bâtiments à énergie positive, très en phase avec tous les nouvelles possibilités d’énergie solaire et d’isolation.
Au-delà de la qualité de vie au travail et de l’efficacité que permettent de telles infrastructures, cette option est à chaque fois le socle d’un projet de territoire ambitieux qui optimise les compétences aux bénéfices d’objectifs construits et partagés.
Après quinze ans d’expérience du Réseau des Ressourceries impliqué dans la plupart des projets émergeant en France, il est prouvé et inscrit dans notre consommation, actuelle et à venir, que nous devrons intégrer dans nos équipements de plus en plus la réutilisation de ce que nous possédons déjà.
Cette option qui était depuis de nombreuses années une contrainte pour des personnes aux revenus modestes, se transforme petit à petit en véritable choix de consommation dont la collectivité est la seule à pouvoir financer le développement. Le champ de la créativité appliqué aux objets de seconde main, ajoute de l’attraction auprès d’un public avec des revenus plus confortables.
Souhaitant que ce message sous forme de requête éclairée, puisse être entendu par toutes les collectivités qui restent à convaincre…
Merci pour le temps que nous ont consacré Michel Gerber Directeur de la Recyclerie des Portes de l’Essonne à Athis-Mons et à Jean-Baptiste Aimé, Président de la Ressourcerie Océan à Dolus Oléron.