Les belles rencontres tapissent le chemin des solutions
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La crise climatique et l’indispensable transition qu’elle implique pose aujourd’hui la question de comment construire collectivement un avenir désirable et soutenable. Si l’économie circulaire et le réemploi offrent des perspectives indéniables dans la gestion de nos déchets et la déconstruction de nos modes de consommation, la sphère associative, quant à elle, est souvent motrice quand il s’agit de proposer des formes de gouvernance plus collaboratives. En tant qu’association, nous avons bien entendu à cœur de favoriser l’émergence d’un cadre bienveillant où chacun.e de nos membres est à même de soumettre ses idées au collectif. Voilà pourquoi, le mardi 5 septembre, nous avons pris un temps d’arrêt dans nos activités habituelles pour planifier une journée rassemblant bénévoles et salariés pour esquisser ensemble le futur de la recyclerie et définir un cap commun.
Animer des ateliers d’intelligence collective ne s’improvisant pas, nous avons fait appel à deux accompagnants, Sarah Mangolini, animatrice et facilitatrice pour Chemins Vivants, et Eric Marsaudon, coach et formateur pour Empatience. Les objectifs étaient multiples : aboutir à un corpus de pistes améliorant nos conditions de travail, certes, mais surtout créer du lien par la mise en place d’espaces d’échange et d’interconnaissance. En cela, l’expertise et le dynamisme des deux intervenants ont été de précieux outils, permettant de joindre l’utile au ludique.
Après un mot d’introduction du directeur de l’association, la journée a commencé par des jeux de connaissance, chers au secteur de l’éducation populaire, permettant un premier brise-glace et de réveiller les corps et les esprits. Les regards complices s’échangent, de premiers points communs entre certains acteurs de la recyclerie parfois peu amenés à se côtoyer dans le cadre de leurs activités sont identifiés et participent à instaurer un cadre de confiance mutuelle propice aux ateliers d’intelligence collective qui se succèderont ensuite tout au long de la journée. La première activité fait d’ailleurs appel à notre créativité commune : il s’agit de représenter l’association par un bateau, symbolisant selon les choix graphiques de chaque groupe notre mode de fonctionnement actuel et l’horizon vers lequel nous souhaitons collectivement tendre. Il faut admettre que la métaphore était pertinente tant l’association a su naviguer et s’adapter à des vents parfois propices à la poursuite de notre cap, parfois impétueux, faisant foi d’une adaptabilité qui n’est plus à prouver et dont les figures les plus anciennes de la structure sont les témoins les plus éloquents. Bonne nouvelle : chaque groupe s’est accordé sur une vision très optimiste, voire « utopiste », comme certains l’ont qualifiée, de nos activités et de leurs externalités positives. En effet, même si les difficultés arrivent parfois, le sentiment d’œuvrer favorablement pour le collectif nous anime, et n’a de cesse de nous rassembler.
Ce premier travail de défrichage effectué et après un déjeuner convivial et bien mérité, nous sommes progressivement invités à réfléchir en sous-groupe à des pistes d’amélioration et nouvelles propositions à mettre en place pour faciliter nos activités et gagner en visibilité. Les savoir-faire et savoir-être de chacun.e sont ainsi valorisés et permettent de se projeter ensemble. Le travail préambule en sous-groupe vient casser les éventuelles inhibitions et contribue à mettre en place un cadre émotionnellement sécurisant au sein duquel bénévoles, salarié.e.s et membres du bureau se sentent légitimes à proposer quel que soit son bagage, rôle ou ancienneté au sein de l’association.
Cette journée, enthousiasmante et pleine de promesses, nous amène à questionner notre rapport au « faire ensemble » dans un sens très large : notre adaptabilité face à la crise climatique ne dépend-elle pas, finalement, de notre capacité à opérer un drastique changement de paradigme dans notre rapport aux autres, et au monde qui nous entoure ? Recréer des espaces de convivialité plus inclusifs, et surtout plus cohérents avec les réalités de terrain nous apparaît être un modèle de société contextuellement nécessaire. Nous sommes persuadés que les secteurs de l’économie sociale et solidaire et de l’associatif peuvent être de formidables laboratoires à idées nouvelles. Pour le moment, nous avons modestement choisi de proposer des temps communs de réagencement de notre plateforme, d’accompagner le monde de l’entreprise dans sa découverte de la filière du réemploi, ou encore de constituer un livret d’accueil permettant de faciliter les nouvelles prises de poste, et c’est déjà pas mal au regard de toutes les missions que nous accomplissons déjà au quotidien.
Affaire à suivre !