Sensibiliser par le faire – épisode 2 : faire ensemble
4 mars 2016Les coulisses de la fourmilière éco responsable
16 mars 2016Ils sont une quinzaine, à peindre, poncer, coller. Ils essayent, ils recommencent et parfois s’étonnent : « Oh c’est trop bien, je pensais pas que ça donnerait ça ! », s’exclame Julie en essayant une peinture lors d’un atelier au collège Ausone (Le Bouscat) où nous intervenons dans le cadre du dispositif départemental Billets courant vert. Dans ce même contexte de sensibilisation au développement durable, nous menons des projets avec une classe des ITEP Saint Denis (Carbon Blanc) et Alfred Lecoq (Léognan).
Pendant ces ateliers, la sensibilisation passe par la valorisation créative : créer à partir de matières au rebut constitue une pratique à la fois artistique et écologique.
Tout au long du cycle, les élèves travaillent sur différents objets : chaises, rangements en caisses de vin, luminaires à partir de fûts de bière et de caisses de vin.
Chacun d’eux choisit la manière dont il valorise son objet en s’inspirant de différents univers allant de l’art contemporain version Mondrian à Star Wars.
Entrer dans le développement durable et la pratique artistique par le biais de références plaisantes et familières touche efficacement. Les élèves se demandent comment recréer ces univers à partir des matériaux de récupération disponibles : peinture, images, pochoirs faits dans des emballages carton.
Dès la première séance, Dylan nous confie qu’il n’a « pas d’idées » et qu’il a peur de se lancer. Il s’essaie tout de même à différentes techniques et finit par apprécier le processus de création en soi. Les idées lui viennent au fil de la découverte de la matière. En effet, difficile « d’avoir des idées » quand on n’a pas l’habitude des pratiques artistiques ou créatives. Cependant, en se nourrissant d’images, en prêtant un autre regard à notre environnement, en observant les autres composer ou en essayant diverses choses, chacun est à même de créer. « Moi je veux écrire STAR WARS sur ma lampe ! » lance Grégoire, qui à l’inverse de Dylan, est très décidé quant à ce qu’il souhaite réaliser.
Au départ, seul le résultat –l’idée de posséder une lampe qui nous plaît – compte. Pourtant, petit à petit, le processus de création et de récupération prend de l’importance, car chacun souhaite que son objet soit personnel. Ceci engendre une réflexion sur les couleurs, les formes et les matières.
En découvrant ce que deviennent nos déchets une fois jetés, puis en expérimentant leur potentiel créatif, les jeunes sont invités à poser un autre regard sur la problématique environnementale des déchets et de la surconsommation.
Par la valorisation créative, les jeunes produisent un objet unique et développent une image positive d’eux-mêmes.
Et la découverte continue : d’ici quelques semaines, une partie des élèves se rendra dans les locaux de transfert, afin de rencontrer des artistes et de nouveaux rapports à la matière.