Construire collectivement le savoir : l’écologie sans frontières
24 octobre 2023Une forêt créative pour éveiller les plus jeunes au développement durable
28 décembre 2023Le mois de l'Economie Sociale et Solidaire
Depuis 2005 et à l’initiative de la Chambre de Commerce de Provence Alpes Côte d’Azur, le mois de novembre est consacré à la mise en lumière de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Cet événement est ensuite animé dans chaque région par les Chambres Régionales de l’Economie Sociale et Solidaire (CRESS), ponctué de diverses initiatives professionnelles, associatives et citoyennes prônant une société plus participative, inclusive et équitable. Pourquoi c’est important, de célébrer le mois de l’ESS ? Quels sont les modèles de consommation, production mais surtout coopération proposés par ce secteur d’activités ? Mais surtout, quelle place une association comme la nôtre dans la structuration d’un modèle économique plus juste et en accord avec les enjeux climatiques et de justice sociale de notre temps ?
Formation d’adultes artisans dans le cadre de notre coopération avec Valdélia pour intégrer le réemploi créatif à leur domaine d’activités.
Un peu d’histoire …
L’ESS, finalement, d’où ça provient ? S’il a fallu attendre 2014 pour que ce champ de l’économie soit qualifié en tant que tel et défini juridiquement, cette approche coopérative de nos modes de production et de subsistance s’ancre dans une tradition corporatiste plus ancienne. En effet, selon Timothée Duverger, historien spécialiste de la question, l’économie sociale se serait d’abord formée dans « les milieux artisanaux urbains, coutumiers des solidarités corporatives, avant de s’étendre au prolétariat dans le dernier tiers du XIXe siècle » : en somme, il s’agit de palier aux manquements de la collectivité en tissant des réseaux de solidarités entre travailleurs, dans un contexte difficile (source : histoire et identités, ESS France : https://www.ess-france.org/histoire-identite). En gros, là où l’Etat pêche, les réseaux de solidarité permettent de garantir la dignité de chacun.e. En outre, à la fin du XIXème siècle, l’économiste Charles Gide donne à l’économie solidaire comme boussole « l’ambition d’élever le peuple », insistant sur l’absolue nécessité de la coopération comme vecteur de survie de l’être humain, logique venant bien entendu s’opposer d’une nécessaire « lutte » pour un même objectif. La même période voit l’émergence des associations, mutuelles et coopératives. Pour ne pas perdre nos lecteurs, on va se permettre un petit bond en avant : c’est à partir des années 1980 que l’économie sociale vient interroger le fonctionnement même de l’entreprise, dans un souci d’exemplarité en tant qu’entité devant s’interroger sur ses impacts dans un contexte de crises sociale, économique et écologique (AH TIENS, comme quoi, ce ne serait pas tout à fait nouveau).
Charles Gide, figure de référence de l’économie sociale – vous constaterez ce regard fixé vers l’horizon derrière des lunettes très très sympas.
Les grands principes
La Déclaration d’Engagement de l’ESS a été proclamée en 2021, lors du Congrès de l’ESS à Paris. Celle-ci vise à inscrire dans le marbre les principaux axes idéologiques de la filière : une préférence pour une propriété collective des biens (et des savoirs), une lucrativité limitée, une ligne de conduite en faveur de la transition écologique, l’émancipation sociale et un privilège accordé à l’intérêt collectif. Le dialogue social et le partage de la gouvernance dans le monde de l’entreprise sont aussi des éléments fédérateurs des acteurs de l’ESS. Le but est donc de proposer un modèle de société plus participatif dans sa construction et sa gestion, et surtout plus en accord avec le Vivant et sa préservation. Voilà qui tombe à pic ! En tant qu’association de l’ESS et de l’économie circulaire, nous aspirons justement à un avenir plus verdoyant de cet acabit !
Et ADS, dans tout ça ?
Depuis 2012, nous avons à coeur d’oeuvrer pour le collectif en permettant aux bourses les plus vulnérables d’avoir accès à des objets du quotidien à prix juste et en bon état, car nous estimons que la satisfaction de nos besoins les plus fondamentaux (se vêtir, équiper son logement…) ne doit pas être corrélée à nos revenus. Nous créons, valorisons et limitons les émissions de déchets sur le territoire en identifiant des gisements de diverses matières afin de limiter notre empreinte sur l’environnement. Nous informons, formons et sensibilisons une pluralité de publics au réemploi et à l’absolue nécessité de privilégier l’existant au neuf et à l’extraction de matières que cela induit. Et surtout, nous sommes toujours ravis d’accueillir de nouvelles intelligences au sein de notre association qui participent à la faire vivre, tout en pérennisant leurs emplois afin de grandir ensemble et participer à esquisser un futur plus désirable. L’esquisse est un terme opportun puisqu’il s’agit aussi d’inventer, peindre, vernir, coudre, restructurer à partir de l’existant pour créer de nouveaux objets qui nous ressemblent : cet esprit créatif qui est le nôtre est, nous en sommes convaincus, la clé du succès pour libérer les imaginaires. C’est pourquoi nous sommes ravis, nous aussi, de déclarer le mois de l’ESS ouvert : puisse-t-il être source d’inspiration pour les petits et les grands et porteur d’un horizon plus en phase avec les enjeux climatiques actuels et un besoin sociétal de recréer du lien.