En Aquitaine, les Recycleries et Ressourceries se multiplient, offrant aux citoyens des alternatives concrètes à l’enfouissement et à l’incinération de leurs déchets. Nous sommes de plus en plus nombreux à solliciter des financements auprès de nos services déchets et ESS, aux niveaux régionaux, départementaux, intercommunaux, et parfois de l’ADEME. Un dispositif national innovant, l’extension de la responsabilité élargie des producteurs [de déchets] (REP), nous échappe parfois parce que chacun monte ses dossiers individuellement, là où les éco-organismes gérant la redistribution de l’éco-participation veulent traiter avec des réseaux. Il est nécessaire de créer une cohésion entre acteurs régionaux.

Déjà mis en avant par les Lois, Européennes comme Françaises, la réutilisation et le réemploi sont en ce moment très estimés chez nos législateurs. En plus des objectifs du Grenelle de l’Environnement, l’économie circulaire tient désormais une place de choix dans le projet de Loi en cours de rédaction sur le changement de modèle économique. L’UE aussi avance, avec le début du processus de révision par la Commission des trois directives déchets qui cadrent les obligations de leurs traitements au sein des Etats membres. Dans les deux cas, nous allons aujourd’hui vers une mise en perspective de nos activités.

Dans le même temps, les nouvelles directives nationales du plan de prévention des déchets 2014/2020, vont élargir les objectifs de réduction de 7% annuel, intégrant les volumes traités en déchèterie, donnant aux structures de réemploi un rôle majeur comparé à la période précédente, ne calculant que les déchets ménagers en porte à porte, hors tri sélectif. Nous aurons à faire valoir le travail quotidien réalisé au plus prêt des populations et l’audience générée pour influencer à de meilleures pratiques. La valorisation de ce travail participera à pérenniser économiquement nos organisations.

Parce que nous sommes aujourd’hui suffisamment nombreux, et que la demande pour nos activités va augmenter législativement, il est temps d’adapter à l’Aquitaine les dynamiques régionales qui font florès ailleurs en France. Il faut s’unir, se grouper, se fédérer pour gagner en cohérence et être les interlocuteurs du changement de modèle économique pour nos élus et nos services administratifs. Ensemble, nous pouvons consolider les plus petites structures, quantifier et caractériser le gisement de déchets traité par chaque acteur, former et orienter les porteurs de nouveaux projets pour la couverture optimale de notre Région, attirer chaque jour plus de consom’acteurs dans nos boutiques comme dans nos points d’apports volontaires, afin de développer les taux de réemploi et devenir ensemble un territoire exemplaire.

Cette dynamique est déjà amorcée, portée pour le moment par l’Atelier D’éco Solidaire avec le soutien de cinq recycleries de toute la région, et du service ESS du Conseil Régional. A court terme, l’objectif pour nous est de rencontrer les vingt-cinq acteurs que nous avons identifiés sur le territoire Aquitain avant la mi-septembre pour que leur adhésion soit à l’ordre du jour des conseils d’administration de la rentrée. Il s’agira ensuite de créer une association coiffant ce nouveau réseau, pour trouver ensemble les moyens les plus efficaces de diminuer la production de déchets de l’Aquitaine. Ensemble nous serons plus forts pour passer à une économie circulaire, plus ingénieux pour résoudre nos problèmes techniques et économiques, plus indispensables pour traiter nos déchets de la meilleure des manières, tout en participant activement à diminuer les volumes.

Nous ne sommes qu’aux débuts d’une quête sur laquelle nous vous tiendrons régulièrement informés.

Jim Sneed Jr