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8 août 2018Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire d’une enseignante que l’on peut qualifier d’extraordinaire, et de ces élèves tout aussi peu ordinaires :
Elle s’appelle Valérie. Elle enseigne auprès de jeunes ados lourdement handicapés à l’EREA d’Eysines. A la rentrée de septembre dernier, voici le discours qu’on lui a rapporté : « vos élèves ne savent pas et ne sauront jamais lire ».
En effet, le constat en début d’année n’est pas joyeux. Ces jeunes atteints de pathologies lourdes, ont été assistés toute leur vie. De ce fait, ils ont la croyance qu’ils ne peuvent rien faire par eux-mêmes.
Valérie s’est donc lancé un défi « Mes élèves apprendront à lire, mes élèves deviendront les plus autonomes possible, mes élèves deviendront les acteurs de leur vie ».
Pour les conduire vers ce cheminement, elle a imaginé un grand projet en les invitant à s’interroger sur leur rapport au corps : comment prendre soin de mon corps ?
La réponse qu’elle leur apporte est la suivante : prendre soin de l’environnement, de la Terre, c’est prendre soin de son corps.
Elle s’est entourée d’intervenants aux compétences diverses : comme Terre et Océan, l’Auringleta, Surfriderpour expliquer le cycle de l’eau, la pollution des océans, les aliments d’origines végétales, le bio, le non bio, les déchets, l’impact de l’homme sur l’environnement et les conséquences sur notre corps.
C’est là qu’elle a fait appel à nous, l’ATELIER D’éco SOLIDAIRE, pour cette belle aventure. J’avoue qu’au tout début, notre équipe d’animation était inquiète quant à la possibilité de proposer une activité en voyant leurs capacités motrices assez réduites. Nous avons tout de même souhaité relever le défi !
Nous sommes donc venus à eux dans un premier temps pour leur expliquer ce qu’est une recyclerie créative. C’est dans une ambiance décontractée que nous avons été accueillis. La professeure ne manquait pas d’humour.
Tout comme les élèves ne manquaient pas de répartie et osaient les blagues avec leur « maîtresse ».
« Avec quelle matière ce sac a-t-il été réalisé ?
– En banane !
– Noooon, Alexandre, ce n’est pas parce que c’est jaune que c’est en peau de banane ! C’est un sac fait avec un tee-shirt ! »
C’est dans cette constante joie de vivre que se sont déroulés les ateliers. Chaque élève a pu faire le choix entre 3 propositions : réaliser un tissage sur une caisse de vin pour en faire une lampe, tamponner des images sur leurs vieux tee-shirts, créer des ojos dios, sorte de gris-gris mexicains visant à protéger les enfants sous forme de carrés ou d’étoiles en laine tissée. A notre bonne surprise, nombre de ces élèves étaient capables de façonner leurs objets, seuls, sans l’aide des auxiliaires de vie.
Le 21 juin, aidés de leur professeure, ils ont présenté leur projet. Non seulement, ils ont retenu le programme de l’année et le sens d’un tel projet, mais ils se sont aussi mis à sensibiliser leur propre famille. C’est ainsi qu’Alexandre a convaincu ses parents de lui fournir une gourde plutôt que des bouteilles en plastique qui seront jetées à tout va.
A la fin du projet, nous avons vu des élèves qui étaient renfermés au départ, s’ouvrir aux autres et au monde, des élèves qui étaient centrés sur leurs problèmes se transformer en élèves conscients d’une problématique globale, des élèves devenus plus autonomes, aptes à travailler dans une équipe où règne l’entraide entre camarades. Aujourd’hui, certains d’entre eux savent désormais lire et faire des recherches sur internet. Quant aux autres, ils osent nourrir l’espoir de pouvoir faire de même un jour.
C’est ce genre d’histoire parmi tant d’autres qui motive nos équipes à poursuivre et a accompagner les personnes vers ce chemin d’éveil de conscience.
Aurore LARONZE
Animatrice environnement
#atelierdecosolidaire #recyclerie créative