Flash Info Conso filmé à la Recyclerie créative…
9 juillet 2014Un écho au-delà de l’hexagone…
30 juillet 2014La région Aquitaine, en sa compétence de planification économique, a organisé dans les locaux de l’INSEEC, hangar 19, le Forum de l’économie circulaire, CICLE, qui se veut ouvert à une troisième révolution industrielle. Il s’agit en effet de changer notre façon de penser et de concevoir l’économie, d’une logique linéaire extraire-produire-consommer-jeter, à une logique circulaire réduire-consommer-réparer/réutiliser/réemployer-valoriser, recycler. Durant toute la journée des rencontres et des ateliers ont été l’occasion de présenter des initiatives prises sur le territoire dans le cadre de l’économie circulaire et de penser leur croissance ou leur essaimage.
Dans la zone centrale entre les salles de ce colloque, là où se faisaient les pauses, nous avons installé un petit salon Atelier D’éco Solidaire, répondant à l’invitation de l’agence Territoires & co, coordinatrice de l’événement. Y étaient exposés les travaux de créateurs, meubles ayant profité d’une valorisation créative, aux côtés des bonnes idées des bénévoles, corbeilles et porte-documents en bâches de communication de la ville de Bordeaux.
Fabrice, Florian et moi-même étions présents sur le stand pour expliquer la démarche et vendre les créations. L’économie circulaire aquitaine était à l’honneur mais l’événement était aussi l’occasion de remettre les prix nationaux de l’institut de l’économie circulaire. Une occasion sympathique d’échanger avec quelques universitaires, élus et techniciens issus du reste du pays, qui ont fait l’acquisition de corbeilles en bâche de communication, dont 2 auront été offertes à Anne Hidalgo la Maire de Paris.
Le déchet étant ce qui est rejeté du processus linéaire décrit plus haut, lorsqu’il est utilisé dans la production, quel nom lui donner ? Recyclat ? Energie résiduelle ? Matière première secondaire ? La révolution sémantique reste ouverte…
Révolution incomplète
Processus industriel de réutilisation des déchets de plâtres à Libourne, valorisation matière de papiers de bureaux à Bordeaux et Bayonne, valorisation énergétique des lisiers de canards à Hagetmau (40) dans le plus grand méthaniseur de France, mise en place de réseaux de chaleur pour optimiser l’utilisation de l’énergie dégagée sur la plateforme industrielle de Lacq (64)… De très bonnes initiatives, que la région peut afficher comme fleurons d’une industrie nouvelle génération.
Mais le bémol vient de la nature de ces initiatives : industrielles et concentrées, elles se nourrissent du gaspillage énergétique et matériel, ne répondant pas entièrement au cahier des charges de l’économie circulaire, en ne pensant pas l’économie de la frugalité. Ce concept, cité dans la conférence d’ouverture mais oublié le reste de la journée, est le fruit de la pensée d’un Franco-Indien, Navi-Radjou, qui veut faire plus avec moins, et remettre au centre de l’économie l’ingéniosité individuelle.
Autre concept brandi mais laissé de côté, la consomm’action, le choix informé des citoyens sensibilisés aux problématiques environnementales. De manière générale, le temps imparti à la prévention des déchets était presque inexistant ; quelques minutes pour présenter l’action du Relais Gironde, qui ouvre pourtant une usine de traitement du textile, ce qui permet de penser la ré-industrialisation du territoire par le réemploi. Nos deux cœurs de métiers, la sensibilisation au gaspillage matériel, et le réemploi étaient donc quasi-absents !
L’équipe de l’Atelier D’éco Solidaire n’était pas la seule à faire la remarque de ce manque. « Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas » ont répété en substance Isabelle Mutzarts chargée de développement du Relais, Jean Louis Bergey directeur régional de l’ADEME, Alain Silvestre, l’adjoint municipal à l’économie circulaire. L’existence de ce dernier constitue un signe fort. Ce poste d’adjoint est en effet nouveau, les dernières élections les ont de surcroît vues fleurir dans les mairies de droite comme de gauche. Ajouter à cela les convergences de vue que cela nous donne avec un élu de la Ville et de la CUB : plus de doute permis, la révolution est en marche, et elle ne sera pas que sémantique.
Jim Sneed Jr