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10 mars 2014La réutilisation des déchets participe à la transition écologique !
10 mars 2014Les collectivités en France en dernière position pour tirer profit de la gestion des déchets ménagers.
Les déchets encombrants mis au rebut sur la voie publique sont récupérés avant l’arrivée des services techniques, ce qui oblige les collectivités à modifier leur stratégie.
Chaque année la municipalité de Paris collecte 90 000 tonnes de déchets encombrants, dont 43 000 canapés, 930 gazinières, 4 600 lave-vaisselles. Mais la rendement sur ce service est très bas, les encombrants disparaissant de plus en plus avant l’intervention officielle des services compétents. Chasseurs de prime et semi-professionnels sont sans cesse plus nombreux à arpenter les rues à la recherche d’encombrants ayant de la valeur avant l’arrivée des véhicules de collecte. En France la législation n’interdit pas de ramasser des déchets sur la voie publique, partout ailleurs cela est considéré comme un vol.
Certaines catégories de déchets non organiques, qui ne peuvent être collectées par les véhicules habituels à cause de leur dimensions ou poids, ont presque complètement disparu, fragilisant le modèle économique des systèmes de gestion de déchets. « Le mobilier en bon état ne parvient plus jusqu’à nous » déclare un agent des services municipaux de Paris. La plupart de ce que nous collectons ne pas être utilisé, c’est du résidus de déchets »
Selon les données disponibles les plus récentes, 86% des déchets encombrants collectés sur l’agglomération parisienne sont constitués de déchets mixtes dont l’élimination est difficile à gérer. Le reste est composé de bois (5%), métal (3%), DEEE (2), gravas (2%), et de papier/carton (1%).
A Rennes en Bretagne, les camions de la ville collectent essentiellement les vieux matelas, lits, et des résidus de meubles démantelés en aggloméré. En 2012 pas loin de 600 tonnes d’encombrants ont été récupérés, soit par rendez-vous, par l’intermédiaire des dispositifs de service de proximité, ou sur les dépôts sauvages.
« Les palettes en bois disparaissent vite des rues, tout comme le métal et le carton » explique Fabien Robin, directeur du service déchets de Nantes Métropole. « Le bois se vend bien ou peut-être utilisé comme combustible pour se chauffer, le métal est récupéré pour revendre aux ferrailleurs »
La municipalité qui avait mis en place un service de collecte hebdomadaire de carton en bas d’immeubles a vite constaté que cette matière était aussi très populaire. « Une grande part du tonnage potentiel disparaissait » « Les pilleurs semi-professionnels se servaient avant que le contractant n’arrive sur place », précise Mr Robin. Comme le prestataire était payé en fonction du tonnage collecté, cela a vite posé problème ».
Au premier abord, cet intérêt soudain pour les déchets encombrants peut être vu comme providentiel. Avec la baisse des volumes de déchets collectés, les collectivités devraient être à même de réduire le coût de ces services. Mais en pratique les choses ne sont pas si simples. À Rennes Métropole, un tiers de toutes les collectes d’encombrants en pieds d’immeubles ou en porte à porte sont infructueuses, les biens de valeur ayant déjà disparu quand le véhicule arrive. Ce qui engendre bien entendu des dépenses inutiles.
En outre, les résidus de déchets encombrants sont plus difficiles à récupérer ou recycler. La métropole de Lille prend en charge la gestion des déchets des 85 municipalités qui la constituent. Les encombrants représentent 62 000 tonnes chaque année. La collectivité a récemment implémenté un nouveau système pour réduire les coûts. « Nous remplaçons graduellement les collectes mensuelles en porte à porte qui sont en vigueur depuis des années, par une approche de collectes sur rendez-vous » déclare Denis Castelain, vice-président en charge de l’écologie urbaine de la métropole.
La nouvelle mesure qui a été adoptée par près de la moitié des municipalités, a produit des résultats bien plus probants, particulièrement en termes de récupération. Actuellement jusqu’à 40% des encombrants sont soit réutilisés, soit recyclés, par rapport à 10% précédemment. « Les habitants qui nous appellent doivent être présents lorsqu’on vient chercher leurs encombrants. De cette manière nos opérateurs ne se déplacent pas pour rien. Ce qui représente aussi une occasion de les sensibiliser, en leur expliquant quels types d’encombrants sont susceptibles d’être pris, et en les renseignant sur les centres de collecte de déchets existants ».
L’avantage supplémentaire de cette nouvelle approche est que le dispositif implique moins de nettoyage. « Avec l’ancien système, il y avait un défilé constant de pilleurs qui venaient récupérer tout ce qui pouvait avoir de la valeur », dit Mr Castelain. «non seulement il ne restait que des déchets ayant peu de valeur, mais de plus ils se retrouvaient éparpillés, nous devions tout nettoyer »
La gestion des déchets des ménages est une problématique complexe et les autorités urbaines cherchent de plus en plus à trouver des solutions innovantes pour gérer les déchets encombrants. Bon nombre d’entre eux préconisent le recours aux centres de collecte, permettant aux habitants de se débarrasser de leurs biens au fur et à mesure. Un système qui coûte deux fois moins cher que les collectes en porte à porte, même s’il prive les pilleurs de leur source de revenus principale.
The Guardian
Catherine Rollot, 28/01/2014
A lire dans la langue de Shakespeare sur le lien suivant :
http://www.theguardian.com/world/2014/jan/28/france-household-waste-collection-environment