L’art du recyclage
Collecter, valoriser, vendre, sensibiliser. Ces quatre mots illustrent parfaitement la démarche innovante entreprise par Fabrice et Nathalie, créateurs et porteurs du projet d’Atelier d’éco solidaire. L’association et ses cinq salariés collectent les encombrants dans les déchèteries, chez les particuliers et en apport volontaire. L’Atelier les répare avant de les transformer en produits. Une fois modifiés, ces anciens « déchets » (mobilier, accessoires, pièces détachées) reprennent une seconde vie. Dotée d’une volonté de fer et forte d’un réseau bien implanté sur Bordeaux, l’association propose aussi de nombreux événements pour sensibiliser le grand public aux gestes qui préservent l’environnement. « Nous avons fondé notre croissance sur le développement de l’inventivité et de la créativité en interne, en collaboration avec des artistes créateurs. Nous voulons répondre concrètement à la problématique de réduction des déchets », confirme Fabrice.
Soutenu par la Ville de Bordeaux, la CUB*, le Conseil Général, l’État et la Région, cette démarche connaît un beau succès dans le quartier du Grand Parc. Autour de l’aspect environnemental, l’atelier propose une démarche artistique. Nathalie l’explique : « La direction artistique consiste ą mettre en lien toutes les énergies et les spécialités qui composent l’atelier. C’est un projet transgénérationnel, de 24 ą 78 ans et transculturel. Cela bouillonne beaucoup mais il faut structurer la création et les compétences ».
Leur réussite repose sur l’importance du lien social et sur la sensibilisation des plus jeunes. « Nous trouvons des produits pouvant repartir sur le circuit. Cela permet au final de re-sociabiliser certaines personnes, car quand on est fier de son intérieur, on renoue avec les autres », conclut Nathalie.
En attente d’un centre de ressources plus grand (près de 1 000 m²) à Bordeaux, Fabrice fait passer le message : «Nous augmenterons notre capacité de stockage à la dimension du territoire, en favorisant l’apport volontaire. En plus des ateliers, nous souhaitons accueillir des formations pour sensibiliser différents groupes scolaires ou citoyens porteurs de projets dans la région. Ce sera également une vitrine puisqu’il y aura une boutique pour vendre nos productions en matériels bruts ou valorisés. Les revenus générés viendront alimenter une économie sociale et solidaire ».
L’Atelier d’éco solidaire a réussi le pari de redonner vie à des objets en leur apportant une valeur ajoutée artistique et humaine. Pari tenu, à confirmer grâce à l’engagement du plus grand nombre.
Cyril Jouison
* CUB : Précisons nos lecteurs non bordelais qu’il s’agit du petit nom de la Communauté Urbaine de Bordeaux