ELSA PROVENZANO
Faire du neuf avec du vieux, c’est leur credo. Des chutes de bois de la caisserie Adam, usine de Saint- Médard-en-jalles, se transforment en vélos pour enfants. Les bâches des services techniques de la ville de Bordeaux (Evento, la fête du fleuve etc.), servent aux stylistes à créer robes, tabliers et accessoires. Voilà quelques-unes des initiatives de « l’atelier d’éco solidaire », présentées dimanche aux Vivres de l’art, rue Achard à Bacalan.« L’idée est de remettre en circuit ces matières, ce sont des charges en moins à traiter ou à enfouir », souligne Fabrice Kaïd, de l’association « l’atelier d’éco solidaire », auto baptisée recyclerie créative. Des actions qui se placent au coeur de la thématique 2 012 de la Semaine du développement durable : la consommation responsable ou, comment devenir « consommateur » plutôt que simple consommateur. « On transforme déjà des objets chez nous, on est venu pour observer ce qui se fait et s’en inspirer », explique Jérôme, 33 ans. Son amie Julie, 27 ans, ajoute : « ça sort de ce qu’on a l’habitude de voir dans les brocantes ou vide-greniers ». L’atelier d’éco solidaire a ouvert une boutique au centre commercial du Grand Parc en janvier dernier. « En trois mois, quelque trois tonnes de déchets valorisés ont été vendues », se félicite Fabrice Kaïd. L’atelier travaille aussi sur des costumes à base de tissus récupérés pour le carnaval des écoles du Grand- Parc, prévu cette semaine.
Bacalan, pionnier du compostage
Les déchets organiques peuvent aussi accéder à une seconde vie sous forme de compost. L’association « habiter Bacalan » a installé dix composteurs en pied d’immeuble de la résidence du Port de la Lune. C’est la première opération de ce genre sur l’agglomération et elle mobilise déjà 65 habitants du quartier, lesquels devraient prochainement récupérer un compost de grande qualité pour faire pousser des fleurs en jardinière ou des légumes sur un carré de jardin. « Le compost permet de réduire de 30 % la quantité de détritus stockée dans la poubelle noire », pointe Denis Roger, administrateur de l’association. Ce qui implique moins de sacs poubelles, mais aussi moins de déchets à collecter et à traiter pour la collectivité.